Trop grand, trop petit, les oreilles décollées, un cheveu sur la langue, myope ou rondouillard : la liste est longue de ces petites différences difficiles à assumer face au regard moqueur des camarades de classe. Votre enfant en souffre. Comment pouvez-vous l’aider afin qu’il n’en fasse pas un complexe, mais la transforme en force ?
Ecoutez-le
« Naturellement, l’enfant ne se pose pas la question de son image. Quand il se la pose, c’est parce qu’elle a été détériorée par les autres », souligne la psychanalyste Etty Buzyn. Alors ouvrez grand vos yeux et vos oreilles : il rentre de classe en pleurant, il ne veut plus aller à la piscine ou aux cours de gym, il se dispute avec ses camarades ? Invitez-le à parler. Ne cherchez pas à le rassurer avec des conseils du type « Untel est idiot, n’écoute pas ce qu’il te dit », ne minimisez pas sa souffrance (« C’est pas grave, ne t’en fais pas une montagne »). Laissez-le exprimer sa colère, sa tristesse, son sentiment d’exclusion, sa solitude… Il a besoin de se sentir entendu et compris par vous.
Aidez-le à répliquer
Vous pouvez ensuite chercher avec lui des réponses à formuler au camarade mal intentionné. Apprenez-lui à ne pas entrer dans le jeu de l’autre et à le renvoyer à sa responsabilité : « Oui, je suis gros et alors ? », « A quoi ça t’avance de me dire ça ? ».
Expliquez-lui que si ses camarades se moquent de lui, c’est parce qu’ils sont jaloux. Ils utilisent son point faible pour le fragiliser. Arthur est petit mais il est vif, malin et il plaît aux filles… On vient embêter le « grand » parce qu’on voudrait être aussi fort que lui. On se moque du « binoclard » parce qu’il est le premier de la classe. Ces messages l’aideront à retrouver une image positive de lui-même.
Valorisez-le
Autre attitude structurante pour l’enfant : trouver une personne qui lui « ressemble » et qu’il aime bien. Il aura un modèle positif auquel s’identifier.
Enfin, cherchez avec lui une activité ou un sport qui le mette en valeur : un sport d’adresse et d’équilibre pour les « petits », un sport qui requiert puissance et force pour les plus « grands ». « Il est important de lui dire que tout être humain a une valeur et que l’on va trouver avec lui un domaine dans lequel il pourra l’exprimer pleinement », souligne Etty Buzyn.
Comme le disait Françoise Dolto, une épreuve bien surmontée, avec des parents qui le soutiennent, le rend plus fort, parce qu’elle lui donne des ressources inestimables et le fait devenir moins dépendant du regard des autres.
En savoir plus
– Lili se trouve moche, Dominique de Saint-Mars et Serge Bloch, éd. Calligram : une histoire tendre pour apprendre à s’accepter tel que l’on est.